Michael Zeleny (larvatus) wrote,
Michael Zeleny
larvatus

happy centenary, samuel


            Le Concentrisme

Monsieur

    Vous êtes le premier à vous intéresser à cet imbécile. Voici tout ce que j’en sais : j’ai fait sa connaissance ou, plus exactement, il m’a imposé cette incommodité, la veille de sa mort, à Marseille. Il s’est cramponné à moi dans un sombre bistrot où, à cette époque, j’avais l’excellente habitude d’aller me soûler deux fois par semaine. « Vous avez l’air » me dit-il « suffisamment idiot pour m’inspirer une confiance extrême. Enfin » poursuivit-il — (je ne change rien à ses logogriphes) — « enfin et pour la première fois je tombe sur un animal qui, si j’ose en croire mes yeux, est totalement et idéalement dépourvu d’intelligence, plongé dans une divine et parfaite nullité. » Il s’interrompit, se découvrit, et puis, d’une voix vibrante : « Je vous embrasse, mon frère  ! » s’écria-t-il. Je le repoussai vivement. Il faillit tomber, pâlit, et se mit à tousser d’une façon si douloureuse que je ne pus m’empêcher de regretter la violence de mon geste. Mais il se reprit bientôt et m’adressa de nouveau, maintenant d’une voix à peine perceptible.
    « Monsieur » dit-il, « permettez-vous que je vous pose une question  ? »
    « Faites, Monsieur », lui dis-je, froidement.
    « Seriez-vous de Toulouse, par hasard  ? »
    « Oui, Monsieur. » Il tressaillit, puis se mit à bégayer : « Un service, Monsieur, rien qu’un petit service. Excusez-moi. » Il sortit de sa poche une carte de visite, écrivit rapidement une adresse sur le revers, et me la donna. « Au nom de tout ce qui vous est précieux » me dit-il, « venez à cette adresse demain vers midi, présentez cette carte, dites que.… » Je lui coupai la parole. « Monsieur » lui dis-je, « je n’en ferai rien et je ne viendrai pas. Je ne vous connais pas, vous m’avez insulté, vous.… » « Mais si » insista-t-il, presque avec impatience, « mais si, vous viendrez. » Puis, insolemment : « Seriez-vous si bête.… » Il se tut. Enfin, et doucement cette fois : « Mais pas avant midi », et là-dessus il sortit.
    J’ai fait tout ce qu’il m’avait demandé. Il avait laissé chez la concierge un gros paquet adressé à « mon cher ami de Toulouse qui a promis de venir. » « Qui est ce Monsieur  ? » demandai-je à la concierge. Elle ne répondit pas. « Qui est cet idiot  ? Où est-il  ? » J’étais furieux. « Paraît qu’il est mort » me dit-elle.
    Et voilà, Monsieur, tout ce que j’en sais, et je vous garantis que cela me suffit largement. Dans le paquet il n’y avait que les cahiers qui vous ont si fort intrigué. Je les ai transmis au conservateur de notre bibliothèque, d’abord pour m’en débarrasser au plus vite et ensuite dans l’espoir que, perdus entre toutes les pourritures de cette maison des morts et des moribonds, ils ne sauront plus troubler personne. Il ne me reste que d’exprimer tous mes regrets que cette noble aspiration ne se soit pas réalisée, et de vous prier, Monsieur, d’agréer ma sympathie et mon plus profond mépris.
                                                                            Signé :

    Il n’y a pas que les coups d’encensoir échangés avec une si triste patience entre le voleur et le frôleur de gloire qui soient inédits. Je déplore l’absence de son Altesse Sérénissime de Monaco. Car je suis vraiment le premier à violer ce sujet, et je sais avec quelle violence les coeurs nobles sont activés par une matière intacte, même si elle ne dispose pas des pièces de conviction d’une amitié miraculeuse. Intacte et parfaitement obscure. Pas de scandale, pas de sensation. Des concierges, beaucoup de concierges. Jean du Chas souffrait d’une véritable obsession à cet égard et il en avait une conscience très nette. « Le concierge » a-t-il écrit dans un de ses cahiers, « est la pierre angulaire de mon édifice entier. » Mais il nous présente un concierge pour ainsi dire idéal, idéal et abstrait, un concierge absolu, qui ne sait potiner. De nombreuses indications textuelles m’inclinent à voir dans ce motif presque névralgique le symbole d’une de ces terribles manifestations de la nature, terribles et irrégulières, qui déchirent l’harmonie cosmique et démentissent tous ceux pour qui l’artisan de la création est le prototype de l’artiste néo-classique et l’enchaînement précaire des mois et des saisons un manifeste rassurant et cathartique : par exemple, une de ces averses ex nihilo qui ponctuent, heureusement à des intervalles assez espacés, le climat de cette île. Mais ce n’est là qu’une spéculation et si j’en ai parlé dès le début de mon discours c’est afin que vous preniez connaissance au plus tôt de la qualité sobre, unie, je dirai presque monochrome, de l’art chasien.
    Jean du Chas, fils unique, illégitime et posthume d’un agent de change belge, mort en 1906 par suite d’une maladie de peau, et de Marie Pichon, vendeuse dans une maison de couture à Toulouse, et né à l’ombre rouge de la Basilique St Sernin, un peu avant midi le 13 avril 1906, aux divagations feutrées d’un carillon en deuil. À part les circonstances peu édifiantes de sa mort, nous ne savons rien de son père. Sa mère était d’origine allemande et entretenait des rapports suivis avec sa grand’mère, Annalisa Brandau, qui dirigeait toute seule, et, paraît-il, avec une habileté surhumaine, sa petite propriété aux bords de la Fulda, tout près de Kragenhof, ancienne station de villégiature et qui n’est plus maintenant qu’un vague éboulis de toits asphyxiés sous la houle des sapins. Dès l’âge de quatre ans il y allait tous les étés avec sa mère, et il évoque, dans un de ses premiers poèmes, la lente usure de toute sa sève de jeune Toulousain dans cette Tolomée de colophane. C’est à ces juvéniles expériences de fièvre allemande qu’il attribue l’impossibilité où il s’est trouvé pendant toute sa vie de dissocier l’idée de lumière de celles de chaleur et de dégoût. Pour lui il n’y a pas de spectacle plus exaspérant qu’un coucher de soleil — « infecte déflagration » écrit-il, « qui implique dans ses vomissements de paysagiste intoxiqué l’éternelle lassitude de Vesper », et il rejette cette vulgarité de carte postale en faveur de crépuscule plombé qui sert de fond blafard à la plus radieuse pâleur de Vénus. Et il salue le subtil désaccord si souvent et si vainement poursuivi d’un caillou à peine visible contre un front exsangue.
    Négligé par sa mère, sans amis, maladif et sujet dès son plus jeune âge à ce qu’il a appelé des « crises de négation », il traverse tant bien que mal une jeunesse qu’il n’aura ni le temps ni l’occasion de regretter. Le 13 avril, 1927, il écrit dans son journal : « Me voici majeur, et malgré moi et malgré tout », et plus loin : « Ces miracles immotivés ne sont point à mon goût ». Les notes de ce jour-là s’achèvent sur une phrase biffée avec une telle violence que le papier en a été déchiré. J’ai réussi à en reconstituer la seconde moitié. La voici : « et il faut battre sa mère pendant qu’elle est jeune ». Son journal abonde en ces étranges interpolations. Il s’interrompt au milieu de détails triviaux et intimes pour écrire, entre parenthèses et en lettres majuscules : « les éléphants sont contagieux ». Une autre fois c’est : « je suis venu, je me suis assis, je suis parti » ou « les curés ont toujours peur » ou « user sa corde en se pendant » ou « ne jeter aux démons que les anges ». Jean du Chas est mort à Marseille le 15 janvier 1928, dans un petit hôtel. L’avant-veille il avait écrit dans son Journal : « mourir quand il n’est plus temps ». La page suivante, celle du 14, ne fournit que des objurgations à l’intention de Marseille et des Marseillais, et des projets de voyage. « Cette cité est vraiment trop comique et la faune trop abondante et trop déclamatoire, sans intérêt. Folchetto est mort garçon. Moi aussi. Tant pis. J’irai m’embêter ailleurs. J’irai me confesser à Ancone ».
    C’est bien la formule de son inquiétude, la constellation de tous ses déplacements : va t’embêter ailleurs, le stimulus qui finit par s’user à force de surmenage. Cette vie, telle qu’elle se dégage, vide et fragmentaire, de l’unique source disponible, son Journal, est une de ces vies horizontales, sans sommet, toute en longueur, un phénomène de mouvement, sans possibilité d’accélération ni de ralentissement, déclenché, sans être inauguré, par l’accident d’une naissance, terminé, sans être conclu, par l’accident d’une mort. Et vide, creuse, sans contenu, abstraction faites des vulgarités machinales de l’épiderme, celles qui s’accomplissent sans que l’âme en prenne connaissance. De vie sociale, pas une trace. En lisant son Journal on a l’impression que pour cet homme et fatalement et en dehors de toute action d’orgueil ou de mépris, la vie sociale, la convention sociale, toute l’ennuyeuse et prudente stylisation des afflictions humaines, amour, amitié, gloire et le reste, que tout cela n’était qu’une dimension, ou l’attribut d’une dimension, inévitable, comme la friction, une condition de son adhésion à la surface de la terre. De sorte que du Chas avait une vie sociale comme vous avez une vie centripète, à savoir, inconsciemment et indifféremment, ce qui équivaut à dire qu’il en était exempt, car l’indifférence et l’inconscience ne cadrent guère avec la tradition sacrosainte de la cave et la peur et l’ignorance et la solidarité crispée sous le tonnerre. Excluant et exclu, il traverse l’élément social, sans le juger. On aurait beau lui demander un jugement général, une critique compréhensive de tendances locales et actuelles. « La faune est trop abondante » : voilà tout ce qu’il peut en savoir. Toujours la faune, le mystère, accepté comme tel, sans intérêt, à Marseille comme partout, sauf qu’elle y pèse trop, y est trop prolongée dans l’espace, il en est accablé, faut aller s’embêter ailleurs. Et c’est toujours ainsi qu’il en parle, en constatations effectives, sans enthousiasme et sans colère, avec regret, mais sans en vouloir à qui ou à quoi que ce soit, comme un homme qui dirait, avant de demander son vestiaire : « j’ai mangé trop d’huîtres ».
    Telle était sa vie, une vie d’individu, le premier individu européen depuis l’expédition d’Egypte. Les acrobaties impériales ont flétri l’âme léonardesque, empoisonné la tranquille vertu des indifférents européens. Sous l’égide crapuleuse d’un valet cornélien la dernière trace de la colère dantesque s’est transformée en crachats de Jésuite fatigué, le cortège des pestiférés buboniques qui vont empuantir le 19e siècle s’organise à la gloire éternelle du premier touriste. C’en est fait. Montaigne s’appelle Baedeker, et Dieu porte un gilet rouge. Des minorités se mobilisent et inventent un vampire abstrait qu’elles appellent la majorité. C’est l’apothéose de la force mineure. Une horde de crapauds sadiques parcourent l’Europe à la recherche de l’ânesse éternellement exténuée. Raskolnikoff, Rastignac et Sorel se dévouent et mettent la Trinité au goût du jour, triangle scalène ou symbole phallique, comme vous voulez, camarades. Chacun à sa gouttière. Ibsen prouve qu’il a raison. Renan démontre qu’il a tort. Coïncidence. Anatole France s’en fout à tue-tête. Marcel Proust se métamorphose en aubépine à force de fumigations. Coïncidence. Et Gide se crucifie à un angle de 69 degrés parce qu’il a perdu la concordance du chasseur et Fargue s’horizontalise parce qu’il a épuisé son répertoire de saloperies et Valéry décompose en propositions absolues ce qu’il n’a pas lu et Mallarmé bémolise en tierces clair-de-lunaires ce qu’il n’a pas fait et tous les autres que vous savez accordent leurs cornemuses et puis se mettent en quatre afin de jouer faux, car, saperlipopette  !, les individus ne vont pas au concert. Enfin, et pour en finir de cette crise de splénite, si j’ose vous affirmer qu’un individu — (et je vous invite à verser dans ce mot, creux depuis un siècle, toute sa vertu prenapoléonique) — qu’un tel individu a vécu et est mort au milieu de nos vulgarités, c’est parce que je le trouve pur de cette exaspération sociale qui s’est nécessairement exprimée en braiements anti-sociaux, infiniment moins émouvants et moins nobles que les plus ordinaires explosions de tristesse asine. Et cela fait déjà deux fois, au cours de cette comédie, et dans l’espoir d’éclairer mon texte, que j’ai insulté l’âne. Je lui demande pardon. Je me prosterne devant ce plus charmant et plus ténébreux de tous les animaux qui nous font patiemment l’honneur d’agréer nos accès de tendresse. Mais le dernier affront, celui d’Esope, celui pour lequel il n’y a pas de rémission, et qui consiste à le faire parler, lui, l’âne, Dieu m’est témoin que je n’en suis pas encore coupable.
    Vous allez trouver que la rubrique sociale a été soumise à une torsion de coup un peu prolongée. Et c’est bien le cas de dire : faute de mieux. Car il n’y a que cela. Tout est là-dedans. Si vous avez compris pourquoi du Chas est individu tandis que Gide ne l’est pas et ne le sera jamais, vos malheurs sont presque terminés. La chose s’explique. Et la membrane chasienne cède devant vos paroxysmes de pression cérébrale. Dispersion du concentrisme.
    Je n’ai trouvé qu’un seul passage dans les Cahiers qui puisse, en dépit de sa façade rebarbative, nous éclairer à ce sujet. La voici intégralement : « Mes enfants, mes tendres thyrsifères, lâchez la mamelle, faites attention à ce que je vais vous dire. Je sais que dans 10 ans vous ne demanderez pas mieux que de faire plaisir à mes mânes. Or, mes mânes seront difficiles. Du moins, j’ai lieu de le croire. Une de ces dévotions bruyantes et sanguines, semblables à celle que feu Monsieur mon père a vouée au sel de mercure, ne vous avancera en rien. Je ne veux, mes enfants, ni de vos approbations de scala santa ni de vos immortalités de basse-cour. Et c’est afin de m’en mettre à l’abri que je vous expose, ici et maintenant, votre programme. Vous allez vous appeler les Concentristes. C’est moi qui vous le dis, moi, inventeur du Concentrisme, moi, le Bouddha biconvexe. Vous direz à vos contemporains : — Jean du Chas, illustre fondateur de notre ordre, inventeur du Concentrisme, le Bouddha biconvexe, fils unique, illégitime et posthume d’un agent de change belge et d’une salaudine germano-toulousaine, vous invite, tutti quanti, à un festin religio-géologique, ou vous pourrez vous farcir, à perte de boutons, de sainte nourriture sous la double forme de lentilles cartésiennes et concierges synthétiques. — Vous leur accorderez une courte pause et puis vous leur direz : — La poésie chasienne, c’est l’étirement d’une phrase dont les pétales s’ouvrent, cordon s’il vous plaît qui se désagrège sous les sourcillades de notre indomptable capitaine, qui, hélas  !, lui aussi, a connu sa Suède. C’est en lui que nous saluons — et nous vous faisons l’honneur de vous inviter à en faire autant — l’auteur du Discours de la Sortie, conçu et composé parmi les chaudes vapeurs de la conciergerie, de toutes les concierges, poêles de Neuburg novecenteschi. — Et vous finirez par leur flanquer la définition suivante : — Le Concentrisme est un prisme sur l’escalier. Et voilà, mes enfants, les côtes de votre manifeste. Engraissez-le. Adieu, mes enfants, et bon appétit. Je vous rends à vos mères. »
    Il ne faut pas non plus lui en vouloir d’une obscurité qui a l’air féroce en sa préméditation. Du Chas est ainsi. C’est un de ces esprits qui ne peuvent s’expliquer. Rien que l’idée d’une apologie, de la réduction de sa substance en hoquets universitaires — ce qu’il appelle : reductio ad obscenum — lui crispe et enchevêtre les nerfs. Ce n’est pas ainsi qu’il veut être compris. Ce n’est pas ainsi qu’il comprend la compréhension. Ses Cahiers contiennent plusieurs notes qui ne laissent pas de doute à cet égard. J’en choisis le plus clair et le plus susceptible de vous intéresser en vertu de son actualité :
    « Je viens de lire une lettre de Proust » écrit-il, « à l’intention de je ne sais plus qui, une (ou devrais-je dire : un) de ses Albertines-Jupiens sans doute, et où il explique pour quelles raisons il ne peut pas, mais absolument pas, se moucher le dimanche matin avant six heures. Le microcosme de sa thèse, ayant dégringolé par toute la hauteur d’une pagode invertie de tergiversations téléologiques, débouche en bolide victorieuse et vous broie la sensibilité ». Voici la dernière phrase de cette lettre : — « de sorte que je me vois condamné, par suite de ce funeste enchaînement de circonstances qui remonte, n’en doutez pas, à quelque coryza mérovingien refoulé, pareil à Françoise qui, en ce moment même, blottie et invisible contre la caisse sonore de ma porte, se penche sur l’abîme fatal et délicieux d’un éternuement titanique, à aspirer les torrents de lave muqueuse qui se soulèvent des profondeurs de ma morve matinale, sabbataire et volcanique et assiègent les soupapes frissonnantes de mes narines. — »
    Je n’ai jamais pu trouver cette lettre. Du Chas l’a peut-être fabriquée de toutes pièces. Elle est assez « à la manière de… » pour être apocryphale. Mais cela n’a aucune espèce d’importance. Ce sont les réactions chasiennes qui nous concernent. Il précise la nature de son dégoût :
    « Qu’il ne puisse se moucher le dimanche matin avant six heures, c’est une chose qui me semble assez naturelle. Mais après ce supplice de clarifications je n’y comprends plus rien. Au diable avec ses explications  ! Il n’y a que les tics justifiés qui soient indécents. La folie, Dieu merci, est indivisible. »
    On pourrait tirer une variété de conclusions du manifeste des Concentristes tel que du Chas l’a ébauché dans son journal. C’est une de ces énonciations qui se laissent volontiers réduire en assez d’obscénités pour satisfaire l’aspiration de chacun de nous vers les régions d’ordre et de clarté. Vous pourriez, par exemple, interpréter ce Discours de la Sortie comme l’expression artistique des évasions qui précèdent le suicide, et « cordon s’il vous plaît » comme l’unique acte définitif de l’individu qui se fait enfin plus que justice. Ce serait un « cogito ergo sum » un peu sensationnel. Et le concierge, celui qui laisse sortir  ? Tout ce que vous voudrez, Dieu ou la fatigue, petite attaque ou clairvoyance racinienne. Décomposition des joyeux qui descendent en colimaçon. Et vous voilà. Clair et conséquent comme les syllogismes de Monsieur Chauvin. Ou vous pourriez considérer tout cela sous la lumière de la physiologie. Ce serait plus égayant. Mais ce qui est certain, c’est que, si vous insistez a solidifier l’Idée, Celle dont il parle, à concréter la Chose de Kant, vous ne ferez que dégrader en vaudeville de Labiche cet art qui, semblable à une résolution de Mozart, est parfaitement intelligible et parfaitement inexplicable.

    — Reproduced from Samuel Beckett, Disjecta: Miscellaneous Writings and a Dramatic Fragment, edited with a foreword by Ruby Cohn, Grove Press, 1984, pp. 35-41, correcting spelling and punctuation.
            Concentrism

Monsieur,

    You are the first to take interest in this imbecile. Here is all that I know of him: I came to know him, or more exactly, he imposed this inconvenience upon me, the day before his death, in Marseille. He latched himself onto me in a dark bar where, at that time, I had the excellent habit of going twice a week to get myself drunk. “You have the look” he told me “sufficiently idiotic to inspire in me an extreme confidence. At last,” he continued — (I do not change anything in his logogriphs) – “At last and for the first time I stumble upon an animal which, if I dare to believe my eyes, is completely and perfectly devoid of intelligence, plunged in divine and perfect nullity.” He paused, bared his head, and proclaimed, in a vibrant voice: “I kiss you, my brother!” I shoved him back smartly. He teetered, blanched, and began to cough in a way so painful that I could not prevent myself from regretting the violence of my gesture. But he soon started anew and addressed me again, now of a barely audible voice.
    “Monsieur,” said he, “would you allow me to pose you a question?”
    “Do ask, Monsieur,” I told him, coldly.
    “Would you be from Toulouse, by any chance?”
    “Yes, Monsieur.” He shuddered, then began to stutter: “A service, Monsieur, only a small service. Excuse me.” He drew from his pocket a calling card, quickly scribbled an address on the back, and handed he to me. “In the name of all that is dear to you,” he begged me, “come to this address tomorrow about midday, present this card, say that.…” I cut him off. “Monsieur,” I said to him, “I will not do anything of the sort and I will not come. I do not know you, you have insulted me, you.…” “Not at all,” he insisted, almost impatiently, “not at all, you will come.” Then, insolently: “Would be you so stupid.…” He fell silent. Lastly, and this time gently: “But not before midday”, and thereupon he left.
    I did all that he had asked me. He had left with the concierge a large package addressed to “my dear friend from Toulouse who promised to come.” “Who is this Monsieur?” I asked the concierge. She did not answer. “Who is this idiot? Where is he?” I was furious. “It seems that he died”, she told me.
    And here is, Monsieur, all that I know of him, and I guarantee you that that it is quite enough for me. The package contained only the notebooks that so powerfully captivated you. I forwarded them to the curator of our library, primarily to relieve myself of them as fast as possible, and furthermore in the hope that, lost amidst all the putrescence of this house of the dead and dying men, they will not be apt to disturb anybody any longer. It remains only for me to express all my regrets that this noble ambition was not carried out, and to request from you, Monsieur, to note my sympathy and my deepest contempt.

                                    Signed:

    Nothing is novel but puffery blown back and forth with such sad patience between one who steals glory and one who merely brushes against it. I deplore the absence of his Serene Highness of Monaco. For I am really the first to broach by force the hymen of this subject, and I know with what violence noble hearts are animated by virginal matter, even if it fails to deploy the parts of conviction of a miraculous friendship. Virginal and perfectly obscure. No scandal, no feeling. Concierges, many concierges. Jean du Chas suffered in this respect from a true obsession, and he was very clearly aware of it. “The concierge” he wrote in one of his books, “is the cornerstone of my entire edifice.” But he presents to us a, so to speak, ideal concierge, ideal and abstract, an absolute concierge, who does not engage in gossip. Many textual indications conduce me to see in this almost neuralgic pattern the symbol of one of those terrible manifestations of nature, terrible and irregular, which tear apart the cosmic harmony and refute all those for whom the craftsman of all creation is the prototype of the neo-classic artist, and the precarious sequence of the months and the seasons, a reassuring and cathartic manifesto: for example, one of those downpours ex nihilo, which punctuate, fortunately at intervals spaced apart widely enough, the climate of this island. But this is nothing but speculation, and if I have spoken about it from the very start of my speech, it is so that you would take note as soon as possible of the sober and plain, I would say almost monochromatic, quality of chasian art.
    Jean du Chas, the only son, illegitimate and posthumous, of a Belgian stockbroker who died in 1906 as a result of a skin disease, and Marie Pichon, a saleswoman in a couture house in Toulouse, was born in the red shadow of the Saint-Sernin Basilica, a little before noon on 13 April 1906, to matted divagations of a mournful chime. Apart from the not very edifying circumstances of his death, we know nothing of his father. His mother was of a German origin and maintained regular relations with her grandmother, Annalisa Brandau, who managed all by herself, and with an apparently superhuman skill, her small property at the edges of Fulda, very close to Kragenhof, a former vacation spot, which is now only a shapeless mass of roofs smothered under the swell of fir trees. Starting from four years of age he went there every summer with his mother, and he evokes, in one of his first poems, the slow wear of a young Toulousian by the sap of this rosin Ptolomea. It is to these youthful experiences of German fever that he attributes the impossibility wherein he subsisted through all his life, of dissociating the idea of light from those of heat and disgust. For him there is no spectacle more exasperating than sunset — “foul deflagration”, he writes, “which implies in its vomitus of a drunken landscape painter the eternal lassitude of Vesper”, and he rejects this postcard vulgarity in favor of leaden twilight which befits a range from wan underpinning to the most radiant pallor of Venus. And he salutes the subtle discord so frequently and so unavailingly sought, of a pebble barely visible against a face drained of blood.
    Neglected by his mother, bereft of friends, sickly and prone from his first youth to what he called “crises of negation”, he spends moderately well a youth that he will have neither the time nor the opportunity to regret. On 13 April 1927, he writes in his notebook: “Here I am of age, and in spite of myself and in spite of everything”, and further: “These unwarranted miracles are not to my liking.” The notes of this day come to a close on a sentence crossed out with such violence that paper was torn. I succeeded in reconstructing its second half. Here it is: “and one’s mother should be beaten while she is young.” His diary abounds in these strange interjections. He pauses in the midst of trite and private details to write, between parentheses and in capital letters: “the elephants are contagious”. Another time it is: “I came, I sat down, I left” or “the priests are always afraid” or “to employ one’s rope by hanging oneself” or “to throw to the demons only the angels”. Jean du Chas died in Marseille on 15 January 1928, in a small hotel. Two days before he had written in his diary: “to die when there is no more time.” The following page, that of the 14th, provide only objurgations against Marseille and the Marseillais, and the plans of a voyage. “This city is really too comic and the fauna too abundant and too turgid, without interest. Folchetto died a boy. Me too. Too bad. I will feck off. I will make my confession at Ancona.”
    It is truly the slogan of his concern, the constellation of all his displacements: feck off, the stimulus that ends up wearing itself out through overwork. This life, as it emerges, empty and fragmentary, from the single available source, his Diary, is one of these horizontal lives, without a peak, all outstretched, a phenomenon of movement, without possibility of speeding up or slowing down, launched, without inauguration, by the accident of birth, ceased, without conclusion, by the accident of death. And void, hollow, without content, abstracted from mechanical vulgarities of skin, those that transpire without engaging the heart. Of a social life, not a trace. By reading his Diary one gets the impression that for this man, fatally and beyond any action of pride or contempt, social life, social convention, all tedious and careful stylization of human afflictions — love, friendship, glory and the rest — that all that was only one dimension, or the attribute of a dimension, inevitable, like friction, a condition of his adhesion to the surface of the earth. So that Chas had a social life as you have a centripetal life, namely, unconsciously and indifferently, which is the same as saying that he was free of it, because the indifference and unconsciousness hardly tally with the sacrosanct tradition of the cave and the fear and ignorance and the solidarity contracted under the thunder. Excluding and excluded, he traverses the social element, without judging it. In vain one would ask him for a general judgment, a comprehensive critique of local and current tendencies. “The fauna is too abundant”: here is all that he can know of it. Always the fauna, the mystery, accepted like such, without interest, in Marseille like everywhere, except that there it weighs too much, there it is extends too far in space, he is overpowered by it, must feck off. And it is always thus that he speaks about it, in effective assertions, bereft of enthusiasm and anger, with regret, but without reproach for anyone or anything, as a man who would say, before asking for his overcoat: “I ate too many oysters”.
    Such was his life, a life of an individual, the first European individual since the Egyptian campaign. Imperial acrobatics withered the Leonardean heart, poisoned the quiet virtue of indifferent Europeans. Under the villainous aegis of a Corneillian servant the last trace of Dantesque anger was transformed into tired Jesuitic spittle, the procession of bubonic pestilentials that befoul the 19th century arrange themselves to the eternal glory of the first tourist. Thus it is made. Montaigne is called Baedeker, and God wears a red waistcoat. Minorities mobilize and invent an abstract vampire whom they call the majority. It is the apotheosis of the minor force. A horde of sadistic toads traverses Europe in search of the eternally exhausted she-ass. Raskolnikov, Rastignac, and Sorel sacrifice themselves and bring the Trinity in the style of the day, scalene triangle or phallic symbol, as you would have it, comrades. Each to his gutter. Ibsen proves that he is right. Renan shows that he is wrong. Coincidence. Anatole France declines to give a fuck beyond all bounds. Marcel Proust metamorphoses himself into a hawthorn through fumigations. Coincidence. And Gide crucifies himself at an angle of 69 degrees because he has lost the concordance of the hunter, and Fargue lays himself out because he has exhausted his repertory of filth, and Valéry breaks up into absolute propositions things he has not read, and Mallarmé minorizes moonlightly in thirds things he did not make, and all the others whom you know regiment their bagpipes and assemble into squares to play out of tune, because, saperlipopette!, the individuals do not go to the concert. Lastly, and to finish off this splenetic fit, if I dare to affirm to you that an individual — (and I have invited you to imbue this word, void for a century, with all its pre-Napoleonic virtues) — that such an individual lived and died in the midst of our vulgarities, it is because I find him free of such social aggravation that was necessarily expressed in antisocial braying, infinitely less moving and less noble than the most ordinary outbursts of anile sorrow. And that already makes two occasions whereupon, in the course of this comedy, and in the hope of clarifying my text, I have insulted the ass. I beg for his forgiveness. I prostrate myself before this most charming and gloomiest of all animals who patiently renders to us the honor of approving our access to tenderness. But the final affront, that of Aesop, that for which there is no forgiveness, and which consists in making him speak — him, the ass — as God is my witness, of that I am not yet guilty.
    You will find that the social rubric was subjected to twisting in a somewhat drawn-out fashion. And it is a fit occasion for saying: for want of anything better. Because there is nothing but that. All is there. If you understood why Chas is an individual while Gide is nothing of the sort and never will amount to one, your misfortunes are almost over. The thing is explained. And the Chasian membrane yields to your paroxysms of cerebral pressure. Dispersion of concentrism.
    I found one passage in the Notebooks that can, in spite of its rebarbative appearance, enlighten us on this subject. Here it is in its entirety: “My children, tender bearers of the thyrsus, let go of the udder, pay attention so what I am about to tell you. I know that in 10 years you will ask for nothing better than to please my Manes. But my Manes will be difficult. At least, I have reasons to believe it. One of those noisy and bloody devotions, similar to that, which the late Monsieur my father dedicated to the salt of mercury, will avail you of nothing. I want, my children, neither your approbations of the Holy Staircase nor your farmyard immortalities. And it is in order to shelter myself that I expose to you, here and now, your program. You will be called Concentrists. It is I who tell you this, I, inventor of Concentrism, I, the biconvex Buddha. You will tell your contemporaries: ‘Jean du Chas, illustrious founder of our order, inventor of Concentrism, the biconvex Buddha, the only son, illegitimate and posthumous, of a Belgian stockbroker and a Germano-Toulousian strumpet, invites you, tutti quanti, to a religio-geological feast, where you will be able to stuff yourselves, to the point of losing your buttons, with holy food in the double shape of Cartesian lenses and synthetic concierges.’ You will grant them a short pause and then you will tell them: ‘Chasian poetry, it is the overstretching of a sentence whose petals open, the gate, if you please, which breaks up under the knitted brows of our untameable captain, who, alas!, he also, knew his Sweden. It is in him that we salute — and we render you the honor of inviting you to make of him as much — the author of the Discourse of the Exit, conceived and composed among the hot vapors of the concierge’s chamber, of all the concierges, stoves of Neuburg novecenteschi.’ And you will finish by flinging at them the following definition: — ‘Concentrism is a prism on the staircase.’ And here, my children, are the ribs of your manifesto. Fatten it. Farewell, my children, and bon appetit. I leave you to your mothers.”
    One should not take umbrage at him for obscurity that appears fierce in its premeditation. Such is du Chas. It is one of those minds that cannot be explained. Nothing but the idea of an apology, of the reduction of its substance in university hiccups — what he calls reductio ad obscenium — contracts and entangles his nerves. It is not thus that he wants to be understood. It is not thus that he understands understanding. His Notebooks contain several records that leave no doubt in this respect. I select among them the most clear and the most likely to interest you in virtue of their topical interest:
    “I have just read a letter of Proust”, he writes, “intended I know no longer for whom, undoubtedly for some such (or should I say: for some lad) who numbered among his Albertines-Jupiens, where he explains for which reasons he cannot, but absolutely never, blow his nose on Sunday morning before six o’clock. The microcosm of his thesis, having toppled all the height of an inverted pagoda of teleological tergiversations, pops out as a victorious bolide and pulverizes your sensitivity.” Here the last sentence of this letter: “so that I see myself condemned, in consequence of this fatal stringing of circumstances that goes back, have no doubt, to some repressed Merovingian coryza, akin to Françoise who, even now, huddled and invisible against the resonance chamber of my door, leans on the fatal and delicious abyss of a titanic sneeze, to suck up the torrents of mucous lava that rise from the depths of my morning snot, Sabbatical and volcanic, and besiege the shivering valves of my nostrils.”
    I never could find this letter. Perhaps du Chas made it up of whole cloth. It is sufficiently “in the style of…” to be apocryphal. But that has no manner of importance. It is the Chasian reactions that concern us. He pinpoints the nature of his disgust:
    “That he cannot blow his nose on Sunday morning before six o’clock, is a thing that seems to me rather natural. But after this torment of clarifications I understand nothing any longer. To hell with his explanations! None but the justified mannerisms are indecent. Madness, thank God, is indivisible.”
    One could draw a variety of conclusions from the manifesto of Concentrists, as Chas outlined it in his diary. It is one of those statements that are readily reducible to a sufficient quantity of obscenities to satisfy each among us in his aspiration towards the realms of order and clarity. You could, for example, interpret this Discourse of the Exit as the artistic expression of escapes that precede a suicide, and “the gate, if you please” as the single final act of the individual who renders unto himself at last, more than justice. It would be a somewhat sensational “cogito ergo sum”. And the concierge, one who enables the departure? All that you would like, God or exhaustion, a small seizure or Racinian perspicacity. Decomposition of the joyous descending a spiral staircase. And here you are. Clear and rational like the syllogisms of Monsieur Chauvin. Or you could consider all that in the light of physiology. That would be more stimulating. But what is certain, is that, if you insist on solidifying the Idea, That whereof he speaks, on concretizing the Thing of Kant, you will do nothing but degrade into a vaudeville of Labiche this art that, similar to a resolution of Mozart, is perfectly understandable and perfectly inexplicable.

    ― translated by MZ

Le Concentrisme. This untitled, unpublished manuscript was long believed missing, and it is now on permanent loan to the Beckett Collection of the University of Reading Library. The typescript is undated, but 1930 seems probable, after Beckett’s two Parisian years as lecteur at the École Normale Supérieure, which considers itself very superior indeed. Normalian hoaxes are not infrequent, and in that spirit Beckett invents Jean du Chas, who shares his own birthdate, April 13, 1906, as well as his affection for darkness, solitude, negation, and crisp epigrams. The famous ennui of Waiting for Godot is predicted comically in the Chasien motto: ‘Va t’embêter ailleurs’ which Beckett has translated (in a personal letter): ‘Feck off.’ Beneath the brittle surface of Le Concentrisme, Beckett nevertheless gropes towards an esthetic. (The sterile academic attitude links the Jean du Chas of Concentrisme to a minor character of the same name in Beckett’s 1932 Dream of Fair to Middling Women. Alive and sociable, the latter du Chas is a Parisian in Dublin.)
(Ibid., p. 169.)

… Beckett’s Proust nevertheless fits the academic mould more snugly than he himself could do, once he returned to Dublin to teach at Trinity College.
    It was probably at this time that he played a trick on the Modern Language Society of Dublin — the kind of trick that Parisians would recognize as a canular normalien. To a learned society, Beckett read — in French — a learned paper on a Toulouse author Jean du Chas, founder of Concentrism. Chas and his Concentrism, however, were pure fiction, having been invented by Beckett to mock pedantry, elsewhere called ‘loutishness of learning’.
    Beckett resigned from Trinity at the end of 1931, terminating his brief academic career. …
(Ibid., pp. 9-10.)
    Gnome

Spend the years of learning squandering
Courage for the years of wandering
Through a world politely turning
From the loutishness of learning.

— written after Samuel Beckett’s resignation from Trinity College; published in the Dublin Magazine IX 3 (July-September 1934); reproduced from Samuel Beckett, Collected Poems in English & French, Grove Press, 1977, p. 7
    Early in November 1930, Beckett gave a witty lecture in French to Trinity’s Modern Language Society “on a nonexistent French poet — Jean du Chas.”6 The talk, entitled “Le Concentrisme,” has been preserved.7 There are plenty of clues in both the content and the tone to indicate that he is indulging his keenly developed sense of humor in this parody of the learned literary lecture. The talk begins, for example, with a discussion of du Chas’s obsession with “the concierge” — a French institution that provides him, it seems, with the cornerstone of his whole literary edifice. In a play on the title of Descartes’s famous treatise, du Chas is said to be the author of a Discours de la Sortie (“Discourse on Exits”) — ironically for someone who, Beckett claimed, had committed suicide in a little hotel in “comic Marseille.”8
    Beckett invented an entire biography for his imaginary poet. He conferred on him his own date of birth, April 13, 1906. Indeed, although an extravagant creation, du Chas is related to Beckett’s own life and character. He passes the summer months of his childhood in Kragenhof, where Beckett remembered only too well having been scorched by the sun on a visit with the Sínclairs;9 he is by nature indolent; he resents “university hiccups — reductio ad obscenum, he called them, [which] made him wince and collapse in hysterics”; and he knows his Descartes, his Racine, and his Proust. The flavor of the piece is well caught in this translation by the Beckett scholar John Pilling:
A variety of conclusions could be drawn from the Concentriste Manifesto sketched by Chas in his journal. It is the kind of articulation which happily tolerates the obscene aspiration towards domains of order and clarity of each and every one of us. You could, for example, interpret this Discours de la Sortie as the artistic expression of the evasions that presage suicide, with “door, please!” as the single definitive act of the individual who ultimately does more than justice to himself. This would be a very modest cogito ergo sum. And the concierge who lets him out? As you will, God or fatigue, a spasm or Racinian clearsightedness. The decay of floosies descending a staircase. And there you are.… But what is crystal clear is that, if you insist on rigidifying the Idea of which he speaks, on concretizing Kant’s Thing-in-itself, you would be devaluing to the level of a vaudeville by Labiche the art which, like a resolution of Mozart’s, is perfectly intelligible and perfectly inexplicable.10
Beckett enjoyed using his imagination again, sharpening his wits and writing in French. But he also delighted in spelling out to his staff and student listeners his view, often repeated later, that true art has nothing to do with the Cartesian “clear and distinct” and that ultimately it stirs in the murky waters of the inexplicable. It has been thought that the talk was taken seriously at the time. “No,” said Beckett. “Everyone was well aware that it was a spoof.”11
    In retrospect the “Concentrisme” lecture looks like a desperate attempt by Beckett to take his mind off his other problems: exasperation with the academic community, frustration at writing nothing acceptable himself, and, above all, a growing dissatisfaction with teaching.
    ▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
6. Samuel Beckett (SB) to Tom MacGreevy (TM), 14 Nov. (1930) Trinity College Dublin Library (TCD).
7. This talk is ms. 1396/4/15 (University of Reading).
8. Beckett uses the same adjective of Marseille in a letter to TM, 20 Dec. 1931 (TCD).
9. SB to TM, undated (TCD).
10. SB, Le Concentrisme, translated by John Pilling on Mencard 118, The Menard Press, 1990.
11. Undated conversation with SB.
    — James Knowlson, Damned to Fame: The Life of Samuel Beckett, Grove Press, 1996, pp. 124-125, 642

Joyce was a superb manipulator of material—perhaps the greatest. He was making words do the absolute maximum of work. There isn’t a syllable that is superfluous. The kind of work I do is one in which I’m not the master of my own material. The more Joyce knew the more he could. He’s tending toward omniscience and omnipotence as an artist. I’m working with impotence, ignorance.… My little exploration is the whole zone of being that has always been set aside by artists as something unusable—as something by definition incompatible with art.” — Samuel Beckett to Israel Shenker, “Moody Man of Letters”, The New York Times, 5 May 1956
    Dotage

When your mind’s no longer flowing
Through the conduits of knowing,
Train yourself to forgo fretting
Over things not worth forgetting.

—MZ, 13 April 2006, 10:20 PST
Tags: beckett, comedy, doggerel, dotage, french, translation
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